Politique et culture, distribution et reconnaissance : Réjane Sénac sur les engagements contemporains

Oui, point de départ correct : pour aborder les difficultés (qui sont expérimentées, non ontologiques) à articuler politique et culturel dans un schéma de luttes, militance, activismes, engagement/s, commencer par rappeler, ou poser, la construction politique de toutes les interfaces des dominations et inégalités. Alors oui par exemple, au moins aussi haut que leur organisation (“de la scène des luttes”) par l’Etat, et-à-vrai-dire (la notion en découle si nécessairement que l’ajout est naturel), dans les rapports mondiaux.

Réjane Sénac mobilise (ou vient se situer dans les sillages de, rassembler autour de son projet, outlook, intervention avec Radicales et fluides, Les mobilisations contemporaines, (sorti en 2021 tout près du Covid) un large ensemble, peut-être pas si unifié ?, de références, Balibar, Laclau (avec démarque rapide), Fraser, NMS Touraine, Bourdieu et Foucault, I Sommier, I Pereira, et jusqu’à Badiou et F Worms – et les 60s, les conditions post-industrielle et post-politique. Manteau général des questionnements néo-marxistes, et des générations et expressions successives de l’analyse des transformations : du “social” au “racial”, par ex. (Manque Gramsci peut-être, qui fournit des articulations de l’articulation qui dédramatisent pas mal la “difficulté” et la “tension”, les ayant montrées dans leur fonctionnement historique natif.) C’est tout le champ de la question, qui est la mienne aussi, du rapport entre politique et culture. Elle le désigne par exemple quand elle implique la question des “frontières du politique” : où les inscriptions du pouvoir sont-elles de types d’opération et de nature hors-politique (classes, critères socio-économiques, catégories marxistes) ou pas.

Intéressant d’ajouter l’explicitation de l’économique comme enjeu de la distribution, et le culturel comme enjeu de la reconnaissance. Un vocabulaire théorique différent, Honneth vient en tête ; intéressant de rapporter entre eux ces différents angles de vue, et de sémantisation sociologique. Un terme qui n’est pas encore posé dans l’introduction du livre, il me semble : celui d’identités. Il sera intéressant de voir comment, puisque que forcément il va se rencontrer j’imagine, il sera intercalé, introduit dans le schéma. Notion dissensuelle, qui va demander de nouveau quelques frayages théoriques intéressants, analytiques et cartographiques.