Savoir et information – Hayek, Dardot et Laval, néolibéralisme

Je continue à répéter, tourner autour, explorer, sans doute beaucoup oublier et retrouver dans les mêmes termes exactement : la théorie du savoir qui est intégrée dans la logique néolibérale (au sens du cadre d’analyse donné par Dardot et Laval, pour ce matin en tout cas, texte de 2010 dans Cités). Savoir comme information, en quoi il est intégrable et intégré, rendu homogène (ici, dans un arrachage culturel important), à la gestion cybernétique de l’information, puis post-cybernétique et informatique.

(Je sais, je sais. J’y reviens, j’essaie de ressaisir, ça me file entre les doigts – mesure la naturalisation, qu’il faille y revenir constamment, et retrouver le chemin de la construction logique, pour recomprendre ce qui se présente comme des non-sens violents et désagrégateurs.)

Dardot et Laval reviennent à un texte de Hayek, qui semble en effet un bon point de référence : “L’Usage de la connaissance dans la société”, blueprint explicité du capitalisme cognitif et de l’économie de la connaissance (sous les couches de vernis obfuscatoires, assurant toutes les confusions humanistes utiles). Connaissance ici : information pour nourrir le marché ; indexation de tout par une information de valeur pour permettre le renseignement sur l’état du marché partout, vite ; permettre les décisions immédiates, bénéficiant de l’avantage du temps. Informer tout d’une valeur, équivalent général, pour que tout soit calculable et intégrable dans la pratique de la valeur sur le marché – tous activités et objets et sujets passés transformés dans des “langages”, systèmes, jeux, de quasi-marché.

Indentité profonde de savoir et information ; de contenu cognitif (substance) et de codage pour exercice du marché qui est aussi pour traitement informatique. Avoir mis, mettre, les savoirs dans le moule et la fonction de l’information : machinable, et capitalisable. Identification opératoire entre information et valeur ; codage et profit.

I know, I know.