Devenirs de la culture ; sociologie de la subjectivité – Nicolas Duvoux

Nicolas Duvoux, sur les inégalités sociales, recherches et théorisation renouvelées. Et dans L’Avenir confisqué en particulier. C’est qu’une nouvelle ère du social a affaibli certains des grands outils forgés aux Trente Glorieuses, au keynésiasnime et au capitalisme fordiste – les CSP en cœur de cible là-dessus. Ce déplacement, indexé à La Décennie (F Cusset) : il s’agit toujours de compléter son tableau, et de percevoir ses effets de système, longs et larges, et déterminants pour la situation présente. Individualisation, insécurisation, inégalisation, retour de la part du patrimoine dans les lests reforment la fixité sociale (argument Piketty), et critère de l’éducation, du savoir, et de la culture, démontré comme clé encore une fois, ou crux. La propriété sociale / la propriété privée : cette bascule, et combien elle détermine.

Le plan de l’éducation est particulièrement souligné dans l’historicisation faite avec soin, régulièrement, argument opératoire majeur dans la construction de la pensée ici. Proposition sur une sociologie de la subjectivité : comment la massification de l’éducation a produit une acculuration générale, dont populaire, à la réflexivité, et “l’accès à soi“. Fourni les vocabulaires, outils, ressources. Articulé à l’argument sur : [l’aphasie du subalterne ? 💭]

Devenirs de la culture : accès général à l’éducation ; accès au capital culturel ; à la mobilité sociale qui va avec ; puis crise de la valeur du savoir (l’offre trop abondante), réélitisation par sur-diplômation (élites des grands établissements, excellence), augmentation des coûts du savoir (frais d’inscriptions), au moment même de la “société de la connaissance“. Cognitiviser le capitalisme, le pousser plus loin encore dans la tertiarisation post-industrielle : inégalise le savoir à nouveau, au contraire de son argument ideologème.

Pendant que : la culture (sur son autre face, mais la question intéressante est la nature de l’interface possible, vraisemblable, à examiner) comme ethnicisation, se développait, au passage de la “question sociale à la question raciale” (Fassin D et E). Comment a été ethnicisée, à la faveur de la période d’immigration postcoloniale, la question de la culture, qui s’articulait antérieurement à l’école, formation (et distribution) de l’emploi et du social.

La “connaissance” : il s’agit de la distribution du travail, et des places sociales. Avec le cynisme intrinsèque de placer le miroitement (mot d’ordre, carotte de la norme) au pôle d’une valeur (culturellement construite comme) progressiste, humaniste, rationaliste.

En jeu aussi : le rapport entre place sociale et capacité subjective. Qui est une ressource culturelle. Ici des rapports souterrains forts à retrouver avec les questions des silences des dominés, la domination comme aliénation (se percevoir par le regard de l’autre, être soumis à la représentation par l’autre – Said, Du Bois en effet, cité p. 52), Ambedkar et donner la voix à. Il y a un capital subjectif.

Faut que je retrouve la logique de Bourdieu, au moment de proposer : l’articulation du capital – dit alors “économique” – et du capital culturel. Pas dur.