Quotidien communicationnel – temps philologique, élections 2024

Georges Vigarello sur l’histoire des sensibilités – ici concernant le viol et l’évolution de ses inscriptions juridiques comme de ses évaluations dans les “mœurs“.

p. 266 par exemple : procès de 1984 puis 1992 en Cour de Cassation, rend jugeable : “La décision fait date : le viol entre époux peut être jugé. Plus encore, ce sont les attentions et les commentaires qui changent.” Un historien peut garder ce ton serein, depuis le point d’observation sur le flux des discours et des marqueurs culturels/institutionnels. Autre chose, c’est l’évidence, de vivre dans ce cours et d’y agir, d’y faire quotidiennement ses jugements ordinaires, au vu de l’essaim des devenirs.

Situation LTI ; temps philologique : comment le discours change, sensation en “terreur religieuse” (Tocqueville) de la force du collectif et des déterminations discursives – depuis les nouveaux repères inscrits à l’issue des élections européennes et dans le cours de la campagne pour les législatives maintenant obligées par l’acte de dissolution engagé par E. Macron. Sous les yeux, selon les courroies qu’on connaît et celles qu’on découvre péniblement, dans l’opacité des machines contemporaines de la construction communicationnelle.

Rien d’autre que l’évidence, juste chercher les mots qui épinglent à peu près, servent à esquisser, se planter, en signifiant. Avec aveuglement et pourtant la seule confiance possible dans ce tâtonnement. Heureusement collectif lui aussi. Et la gratitude pour les médias qui le permettent, les réseaux et les contacts, l’insolitude malgré la hantise de la solitude.