Nouveaux séjours documentaires – arte.tv

Je pratique depuis quelques semaines l’espace de Arte.tv, les documentaires avant tout, avec bonheur, gratitude, émerveillement de bon public de tout cœur, et de toute sentimentalité morale. Ayant aussi lu cette fin d’été un entretien avec son directeur actuel Bruno Patino, disant des choses claires et sensées, positionnées avec clarté et jugement dans la situation médiatique (nota sur la fonction du récit, et ses lenteurs examinatrices, considérantes).

Et donc : je commence à me voir sauter aux yeux, à l’intérieur de cette ligne éditoriale même, des esthétiques du documentaire actuel – genre en faveur, meilleure qu’elle n’a été et dépoussierrée, y compris grâce à 1) des soucis esthétiques, peut-être nouveaux, et 2) le tropisme, dont je me méfie dans un méchant a priori, de la recherche-création, ici déclinée en journalisme-œuvre.

Des esthétiques, qui sont bonnes à remarquer en ce qu’elles deviennent lisibles comme  contenus de pensée et de culture Zeitgeist. Philosophie, aussi, de l’information et du médiatique. C’est toute une partition à parcourir, une archive disponible (publiquement, gratuitement, internationalement).

Aussi : des bien-pensances de l’information, du culturel et de l’interculturel. Et c’est déjà ça. Et ça fait aussi rebondir vers des désirs de critiques, qui savent mieux, bande de billard, dans quelles directions partir.

Puis : ces matières, ces pans, ces univers – qui ne sont pas les « mondes » parcourus et montrés mais bien plus, et abondamment à côté : restes, ces excellentes ressources, de la bien-pensance. Hexis des scientifiques de tous poils interviewés – càd aussi déjà mis en scène, en éclairage, en esthétique, en rapport. Dimensions industrielles des « questions » dans leurs enracinements et intrications (lock-in) institutionnels. Créativité infinie, sécrétion considérable, d’institutions. Et flots de financements, sélectifs et torrentiels, en circulation évidente, visibilisée, sous ces peaux.