Tropes du polémique – énonciation des luttes

Fieffé B Lewis. Extraordinaire aplomb pour dérouler ces coups de discours. C’est fait à la hache et avec assurance : l’un des tropes est la clarté. Par simplification, réduction, généralisation – Wyndham Lewis de même. Le trope inverse à celui de la complexité, qui charge malheureusement le ballast énonciatif de la critique.

L’aplomb est l’autorité : il en découle, et il l’augmente. L’autorisation orientaliste, soulignée par Said, est bien en jeu ici.

Il y a tout un répertoire tout un arsenal de tropes reconnaissables, profondément imprimés et « familiar », tiens : « familiar » est justement l’un des tours d’énonciation de « The Roots of Muslim Rage » (qualifier des arguments adverses de familiers, c’est les réduire au rhétorique, à la chanson, au langage donc – disqualifier pour la réalité des « roots », « causality », « explanations »). Le langage comme pseudo, reconnaissablement, et l’énonciation du polémiste (présenté) comme limitation maximale du langage ; vérité, simplicité des faits, clarté.

C’est le reconnaissable qui est tantalizing – il faudrait arriver à tirer au clair ces figures et gestes, actes. Pour décrire les bascules en miroir (énonciation dénonciation, accusation et pratique de). C’est pourquoi la critique de Said est si frustrante : il y faut des outils plus précisés que image, représentation, vérité dite au pouvoir etc. (« Covering » Islam is more useable.) Irritation de ne pas avoir ces outils bien nettement disposés sur le bureau, et de ne pas prendre le temps de les façonner. On peut partir de signifiant signifié signifiance, toutes les facettes de énoncer. C’est à faire. Un investissement.

En temps de fake news et Trumpism. Avancée supplémentaire sur « reality-based » arguments (what was it again? GW Bush era of Enunciation : cf wiki voix populi, https://en.m.wikipedia.org/wiki/Reality-based_community).